Author: Mechthild

L‘intégration s‘arrête à la participation démocratique

Le 1er juillet il y a une consultation citoyenne dans ma commune Le Relecq-Kerhuon où j’habite depuis 2012.

Cette consultation citoyenne concerne l’acquisition de deux parcelles littorales qui sont à la vente et c’est une occasion unique pour notre ville de préserver notre littoral.

Le 1er juillet c’est à chaque habitant de voter pour ou contre ce projet (1).
A chaque habitant ? Non, ça ne me concerne pas. Je suis Norvégienne et donc une étrangère non-communautaire de l’Union Européenne.

Je suis citoyenne du Relecq-Kerhuon depuis six ans, je paye des impôts locaux, je peux m’inscrire aux associations, je peux participer à tous les événements, je peux m’engager pour tous les projets de la ville – mais je n’ai pas de droit de vote aux élections locales et même pas le droit de voter pour le projet de l’acquisition de deux parcelles littorales.

Si on s’installe dans un autre pays, ce pays peut à juste titre s’attendre à ce qu’on apprenne bien la langue et la culture, et qu’on se renseigne sur les valeurs et sur la système politique du pays. Ce sont évidemment des conditions préalables pour bien s’intégrer.

Mais pourquoi la France me laisse participer à la vie de ma ville et au financement du budget de ma ville sans me donner le droit de m’exprimer aux élections locales ou à une consultation citoyenne ? Pourquoi la France n’accorde pas aux étrangers le droit de vote aux élections locales pour leur donner une voix et de l’influence démocratique aux décisions locales qui les concernent directement ? Pour moi c’est complètement incompréhensible.

J’ai l’impression d’être mineure et sous tutelle de mes concitoyens français qui peuvent décider l’avenir de la ville même s’ils y habitent peut-être juste depuis peu de temps.

Je constate que la France souhaite l’intégration des étrangers mais cette intégration s’arrête à la participation démocratique, on ne souhaite pas que les étrangers se mêlent de la démocratie locale.

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1) http://yohann-nedelec.blogspirit.com/archive/2018/06/03/oui-ou-non-dans-1-mois-vous-voterez-3106677.html

Erinnerungsbilder aus Marokko 1

Vous trouvez la version française de cette histoire ici :

Petites histoires du Maroc 1


Anfang 2003, als meine Kinder 10 und 12 Jahre alt waren, haben wir unsere zweite Reise nach Marokko gemacht.

Vor unserer Abreise von Agadir nach Marrakesch

Nach unserer Rückkehr nach Norwegen, habe ich sieben kleine Geschichten über die Eindrücke unserer Reise geschrieben.

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Erinnerungsbilder aus Marokko

Vor einer Woche sind meine beiden Kinder und ich aus Marokko zurückgekommen. Gestern habe ich unsere Filme zum Entwickeln gebracht. Wir sind sehr auf unsere Fotos gespannt.

Aber die Fotos werden nur einen kleinen Teil unserer Erlebnisse wiedergeben. In unserer Erinnerung leben viele Bilder…

– von den Menschen, die uns begegnet sind…

– von der herzlichen Gastfreundschaft, die ursprünglich fremde Menschen uns entgegengebracht haben…

– von der beeindruckenden Landschaft zwischen Agadir und Marrakesch. Im Vordergrund grüne Weiden auf roter Erde. In der Ferne die schneebedeckten Gipfel des Atlasgebirges…

– von den unzähligen Tierherden mit ihren Hirten…

– von großen und kleinen Kindern mit Schulranzen entlang der Wege und Straßen…

Es sind viele Bilder, die in unserer Erinnerung leben. Ich werde versuchen, einige für Euch sichtbar zu machen.

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1. Bilder einer Taxifahrt


Am frühen Abend kommen wir am Bahnhof in Marrakesch an. Unser Taxi drängelt sich in der Dunkelheit durch den dichten Verkehr in der Innenstadt. Durch das offene Fenster des Fahrers dringen Abgasgeruch und ein vielstimmiges Hupkonzert zu uns herein. Rechts von uns sehen wir die erleuchtete alte Stadtmauer. Fußgänger versuchen im Chaos von Autos und Mopeds, und hin-und wieder auch Maultierkarren und Pferdekutschen, die Straße zu überqueren. Eine junge Frau steht mitten zwischen den Fahrzeugen und kommt nicht weiter.

Unser Taxifahrer macht häufige, aus unserer Sicht gewagte Überholmanöver, bremst, gibt wieder Gas, hupt. Dann stehen wir an einer Kreuzung fest.

Direkt neben uns in einem Auto, zum Greifen nahe, sitzt ein kleines, dunkelgelocktes Kind auf dem Schoss einer Frau auf dem Beifahrersitz. Es betrachtet uns ohne eine Miene zu verziehen. Wir lächeln ihm zu und winken. Das Kind versteckt sein Gesicht in den Kleidern der Frau. Dann dreht es sich wieder zu uns um. Die Frau und das Kind lächeln und winken zurück. Eine kurze Begegnung. Wir lassen die beiden hinter uns. Unser Taxi fährt weiter.

Nach ein paar hundert Metern ein Verkehrspolizist im weissen Mantel am rechten Straßenrand. Ein regungsloser Mann liegt auf der Straße, daneben ein umgestürztes Moped. “Ist er tot?”, fragen meine Kinder. Wir wissen es nicht. Vielleicht wartet heute Abend eine Familie vergeblich auf den Mann am Straßenrand.

Wir passieren viele dunkelgekleidete Mopedfahrer ohne Licht auch auf der unbeleuchteten Landstraße. Und Fußgänger, Fahrradfahrer und Maultierkarren. Kaum zu erkennen in der Dunkelheit. Ich denke an die reflektierenden Westen und die reflektierenden Anhänger für Jacken und Mäntel, die wir zu Hause in Norwegen benutzen. Und wünsche mir, ich könnte all diesen Menschen, die wir im Dunkeln passieren, reflektierende Westen schenken.


Les aventures de Monsieur – Une nouvelle

En octobre 2017 le comité de jumelage du Relecq-Kerhuon (Bretagne, France) – Bodmin (Cornwall, Angleterre) en coopération avec la ville du Relecq-Kerhuon a proposé un concours de nouvelles en langue anglaise pour jeunes et adultes.


Parce que le concours était proposé par l’association de jumelage, je voulais écrire une nouvelle qui faisait un lien entre Bodmin et Le Relecq-Kerhuon. Ou bien entre l’Angleterre et Le Relecq-Kerhuon car le début de la nouvelle était donné par l’association et elle commence à Londres :

„Ils étaient debout sur le quai de la gare de Victoria à Londres quand tout à coup ils virent…“. (“They were standing on the platform at Victoria railway station in London when suddenly, they saw…“.)

La longueur maximum de la nouvelle devait être deux pages. Dans le texte de la nouvelle ci-dessous j’ai ajouté une image.

Je me suis amusée à écrire la nouvelle et j’espère que ça vous fera plaisir de la lire.

La traduction de la nouvelle de l’anglais en français était un bon exercice et un défi pour moi. Surtout le passé simple n’est pas simple ;-).

Merci à mon amie Catherine pour son aide en français !

Bonne lecture !

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Les aventures de Monsieur


„Ils étaient debout sur le quai de la gare de Victoria à Londres quand tout à coup ils virent…“. Jenny lisait à haute voix le Daily Mail. Elle baissa le journal et croisa le regard de deux yeux marron qui l’observaient. « Cet article parle de vous Monsieur ! Il y a même votre photo ! » Assise sur le canapé à coté de lui, elle lui montra une image dans le journal. Monsieur lui lança un autre coup d’œil en-dessous de ses boucles blanches, avant de poser la tête sur ses genoux, en fermant les yeux. Jenny commença à lui caresser la tête pendant que la scène de la gare se déroulait dans son esprit…

Ça s’était passé sur le quai numéro16 où le départ du train pour Brighton était imminent. Jenny faisait des signes d’adieu de la main à son petit ami. Les portes étaient en train de se fermer, quand tout à coup un petit chien blanc sauta de la voiture la plus proche d’elle. A peine avait-il sauté sur le quai que la porte claqua derrière lui et le train s’ébranla.

Le chien courut directement jusqu’au banc le plus proche, leva la patte arrière pour uriner, ensuite il commença à renifler, suivant une trace sur le sol. Quand tout à coup il réalisa que le train avait disparu, il s’assit, rejeta la tête en arrière et poussa un long hurlement triste.

Les gens autour de lui se mirent à discuter : que fallait-il faire ? Quelqu’un vint avec un morceau de ficelle pour l’attacher au collier de chien, et Jenny appela le mobile de son petit ami dans le train. Elle apprit que le petit chien appartenait à une vieille dame ; très agitée de voir son chien disparaître, celle-ci avait essayé de tirer le signal d’alarme, mais heureusement d’autres passagers l’en avaient empêché. Il s’était avéré qu’elle se rendait au mariage de sa petite-fille en France. La vieille dame était en pleurs, retourner à Londres équivalait à rater le mariage. A Brighton, elle devait retrouver un ami qui voulait aller à Brest en prenant le ferry de nuit de Portsmouth à Saint Malo.

Madame Smith, la veille dame, avait été très loquace quand Jenny lui avait parlé au téléphone. Son fils était marié à une Française. Ils habitaient dans une petite ville près de Brest. C’était leur fille aînée Alice, qui se mariait ce week-end. Madame Smith avait expliqué qu’Alice et le chien avait une relation exceptionnelle, c’est pourquoi elle souhaitait vraiment que le chien l’accompagne au mariage. Le chien était un « Westie » et son nom était « Monsieur Curieux », d’après un personnage de livres pour enfants. Ce nom était l’idée d’Alice à cause de sa curiosité et parce qu’il fouinait partout. Mais normalement on l’appelait juste « Monsieur ».

Finalement Jenny proposa d’amener le chien en France, elle prendrait un long week-end de congé pour sillonner la Bretagne en voiture. Elle savait que ça lui plairait. Madame Smith avait donné le passeport du chien et de l’argent pour les frais de transport en Bretagne au conducteur du train. Jenny était allée les récupérer quand le train était revenu à la gare de Victoria.

Tôt le samedi après-midi Jenny arriva dans la petite ville du Relecq-Kerhuon près de Brest, peu de temps après que le mariage eut commencé à la mairie. Elle décida d’attendre dehors au bas des marches devant la salle de mariage. On ne l’attendait pas avant le soir. Jenny s’imaginait que Madame Smith et Alice seraient très heureuse de voir le chien à la fin de la cérémonie.

Un homme les dépassa et monta les marches quatre à quatre. Il ouvrit sans faire de bruit la porte de la salle de mariage et il se faufila vers la chaise libre la plus proche. Il avait laissé la porte entrouverte. Jenny pouvait voir les futurs mariés assis devant l’officier d’état civil.

Tout à coup le chien se mit à hurler. L’instant d’après il s’était libéré de la laisse en tirant sa tête du collier. Il fila en haut des marches et à l’intérieur de la salle.

« Monsieur ! Viens ici ! » Sans réfléchir Jenny l’avait appelé à voix haute. Toutes les personnes dans la salle tournèrent la tête. L’homme qui venait juste d’arriver, se leva de sa chaise et se dirigea vers Jenny. Le chien aboyait et geignait en essayant de sauter sur les genoux de la future mariée. Jenny voulait rentrer sous terre.

« Un instant, s’il vous plaît ! A moment please! » L’officier d’état civil s’adressait aussi bien en français qu’en anglais aux personnes présentes au mariage. « La mariée m’a dit que ce chien nommé ’Monsieur Curieux’ est le chien de sa grand-mère anglaise. Elle est très contente que le chien soit venu à son mariage, même si son arrivée a été un peu trop turbulente. Bon, il semble que Monsieur Curieux soit en effet très curieux de suivre le mariage de sa chère Alice. Maintenant, nous allons continuer la cérémonie. » L’officier sourit en se tournant vers le chien : « S’il vous plaît, Monsieur, assis ! »

Le chien regardait l’officier, et à la surprise de tous, il s’assis à coté de la future mariée où il resta calmement jusqu’à la fin du mariage.

Monsieur’s adventures – A Short Story

In October 2017 the Twinning Association Le Relecq-Kerhuon (Brittany, France) – Bodmin (Cornwall, England) in cooperation with the town of Le Relecq-Kerhuon announced an English short story contest for young people and adults.

As the contest was by the Twinning Association, I wanted to write a story which made a link between Bodmin and Le Relecq-Kerhuon. Or England and Le Relecq-Kerhuon, as the beginning of the story was given by the association and it started in London:

“They were standing on the platform at Victoria railway station in London when suddenly, they saw…“.

The short story should not be longer than two pages.

It was fun writing this story and I hope that you will enjoy reading it.

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Monsieur’s adventures


“They were standing on the platform at Victoria railway station in London when suddenly, they saw…“. Jenny was reading aloud from the Daily Mail. Now she put down the newspaper and met the gaze of two brown eyes watching her. “This article is about you, Monsieur! And here is your photo!” Sitting on the sofa next to him, she pointed at the picture in the newspaper. Monsieur gave her another look from under his wavy white hair before he laid his head on her knees and closed his eyes. Jenny gently started petting his head while she saw the scene at the railway station pass before her inner eye…

It happened on platform 16 where the train to Brighton was due to leave. Jenny was waving good-bye to her boyfriend. The doors were about to close, when suddenly a small white dog jumped out of the train from the carriage next to her. He just made it onto the platform before the door clunked shut behind him and the train started to move.

The dog ran straight away to the nearest bench, lifted a hind leg to pee, and then started sniffing, following a trail on the ground. When he suddenly realized that the train was gone, he sat down, tilted back his head and let out a long, sad howl.

The people around him discussed what to do. Someone came with a piece of string to attach to the dog’s collar, and Jenny called her boyfriend’s mobile on the train. She learned that the little dog belonged to an old lady. Very upset to see her dog disappear, she had tried to pull the emergency brake, but luckily other passengers had stopped her. It appeared that she was on her way to her granddaughter’s wedding in France. The old lady was all in tears, going back to London would mean missing the wedding. She was to meet a friend in Brighton who was driving to Brest, taking the night ferry from Portsmouth to St Malo.

Mrs. Smith, the old lady, had been very talkative when Jenny spoke to her on the phone. Her son was married to a Frenchwoman. They were living in a small town near Brest. It was their oldest daughter Alice who was getting married this weekend. Mrs. Smith had explained, that Alice and the dog had a very special relationship, therefore she really wanted the dog to be with her at the wedding. The dog was a Westie, and his name was “Monsieur Curieux”, after a character in children’s books. This name had been Alice’s idea, because of the dog’s curiosity and nosiness. But usually he was just called “Monsieur”.

Well, in the end Jenny offered to take the dog to France by car. Taking a long weekend off, driving around in Brittany. She knew she would love it. Mrs. Smith had given the dog’s passport and money for the fare to Brittany to the train conductor. Jenny picked it up when the train returned to Victoria Station.

Early Saturday afternoon Jenny arrived in the small town of Le Relecq-Kerhuon near Brest, shortly after the wedding had started in the town hall. She decided to wait outside at the bottom of the stairs in front of the wedding hall. They didn’t expect her before the evening. Jenny imagined how glad Mrs.Smith and Alice would be to see the dog at the end of the ceremony.

A man ran past them and up the stairs. He silently opened the door to the wedding hall and tiptoed inside to the next empty chair. He had left the door open. Jenny could see the bride and the bridegroom sitting in front of the public officer.

Suddenly there was a howl from the dog. The next moment he had freed himself from the lead by pulling his head out of the collar. He ran up the steps and into the hall.

“Monsieur! Come here!” Without thinking Jenny had shouted aloud. All the people in the hall turned their heads. The man who had just arrived, raised from his chair and came towards her. The dog was whining and barking, trying to jump up on to the bride’s lap. Jenny was ready to sink into the earth with shame.

“Un instant, s’il vous plaît ! A moment, please!” The public officer addressed the attendees of the wedding ceremony in both French and English. “The bride has told me that this dog named “Monsieur Curieux” is her English granny’s dog. She is so glad that the dog made it to her wedding, even if his arrival was a bit too turbulent. Well, it seems that Monsieur Curieux is very curious about following the wedding of his dear Alice. Now we will continue the ceremony.” The officer smiled, addressing the dog: “Please, Monsieur, sit down!”

A man ran past them and up the stairs. He silently opened the door to the wedding hall and tiptoed inside to the next empty chair. He had left the door open. Jenny could see the bride and the bridegroom sitting in front of the public officer.

Suddenly there was a howl from the dog. The next moment he had freed himself from the lead by pulling his head out of the collar. He ran up the steps and into the hall.

“Monsieur! Come here!” Without thinking Jenny had shouted aloud. All the people in the hall turned their heads. The man who had just arrived, raised from his chair and came towards her. The dog was whining and barking, trying to jump up on to the bride’s lap. Jenny was ready to sink into the earth with shame.

“Un instant, s’il vous plaît ! A moment, please!” The public officer addressed the attendees of the wedding ceremony in both French and English. “The bride has told me that this dog named “Monsieur Curieux” is her English granny’s dog. She is so glad that the dog made it to her wedding, even if his arrival was a bit too turbulent. Well, it seems that Monsieur Curieux is very curious about following the wedding of his dear Alice. Now we will continue the ceremony.” The officer smiled, addressing the dog: “Please, Monsieur, sit down!”

A man ran past them and up the stairs. He silently opened the door to the wedding hall and tiptoed inside to the next empty chair. He had left the door open. Jenny could see the bride and the bridegroom sitting in front of the public officer.

Suddenly there was a howl from the dog. The next moment he had freed himself from the lead by pulling his head out of the collar. He ran up the steps and into the hall.

“Monsieur! Come here!” Without thinking Jenny had shouted aloud. All the people in the hall turned their heads. The man who had just arrived, raised from his chair and came towards her. The dog was whining and barking, trying to jump up on to the bride’s lap. Jenny was ready to sink into the earth with shame.

“Un instant, s’il vous plaît ! A moment, please!” The public officer addressed the attendees of the wedding ceremony in both French and English. “The bride has told me that this dog named “Monsieur Curieux” is her English granny’s dog. She is so glad that the dog made it to her wedding, even if his arrival was a bit too turbulent. Well, it seems that Monsieur Curieux is very curious about following the wedding of his dear Alice. Now we will continue the ceremony.” The officer smiled, addressing the dog: “Please, Monsieur, sit down!”

The dog looked at the officer, and then to the surprise of all, he sat down next to the bride where he stayed calmly until the end of the wedding.

Jumelages entre villes

Mes premières expériences avec des jumelages entre villes datent de la fin des années 1970, quand j’étais jeune étudiante à l’université de Münster/Westphalie en Allemagne.

Une délégation de politiciens norvégiens est venu en visite à Münster, qui depuis 1967 est jumelée avec la ville de Kristiansand située en région de Vest-Agder en Norvège.

Dans la délégation norvégienne il y avait le président du conseil régional de Vest-Agder, Torvald Kvinlaug, qui ne parlait ni allemand, ni anglais. Un conseiller municipal de Münster m’a contacté car il savait que je parle le norvégien. Et par la suite on m ‘a demandé de traduire et d’être guide pour Torvald Kvinlaug et sa femme pendant leur visite à Münster.

Le jumelage entre Kristiansand et Münster s’est perpétué bien au-délà de cette époque. Aujourd’hui il y a beaucoup de projets d’échange entre écoles et entre un grand nombre d’ associations et d’institutions, p. ex. entre les clubs de Bridge, les clubs de camping, les groupes de danse folklorique, les clubs de sports, les chorales, les artistes, les services municipaux et les municipalités des deux villes, et il y a évidemment des rencontres privées. L’association de jumelage a organisé pour les habitants de Münster des soirées sur Kristiansand et la Norvège et des voyages à Kristiansand. Cette année en février/mars il y a eu les journées de film norvégien dans un cinéma à Münster.

La ville de Kristiansand est aussi jumelée avec Orléans, la seule ville en France qui est jumelée avec une ville en Norvège.

Le jumelage entre villes a encore une fois croisé ma route dans ma nouvelle ville d’adoption Le Relecq-Kerhuon.

Déjà avant d’arriver en 2012 avec mes cartons de déménagement au Relecq-Kerhuon, j’ai appris en septembre 2009 par le blog du maire Yohann Nédélec qu’il existe un jumelage entre la ville du Relecq-Kerhuon et la ville de Bodmin en Angleterre. Cette année-là on a fêté les 30 ans de jumelage entre les deux villes.

Le jumelage entre Bodmin et Le Relecq-Kerhuon c’est surtout les relations personnelles entre des familles jumelées. Les familles se rendent visite une année au Relecq-Kerhuon, l’année suivante à Bodmin.

Du 29 avril au 2 mai dernier ont venues 9 familles anglaises pour rendre visite à leurs familles jumelées au Relecq-Kerhuon avec qui elles sont devenues amis depuis maintes années. J’ai accueilli un couple qui était venu pour revoir son amie de jumelage depuis plus de 30 ans ! Ils ont habité chez moi car leur amie ne pouvait pas les accueiliir chez elle cette fois.

A Bodmin il est difficile de trouver des nouvelles familles intéressées d’être jumelées avec une famille au Relecq-Kerhuon. En 2013 le « Cornish Guardian » a publié un article concernant ce probleme :

Twinners seek to strengthen Breton link

Dans cet article Sherry Boocock, membre du comité de jumelage à Bodmin a dit que:

“There are so many French families and couples in Le Relecq Kerhuon who want to be involved in the twinning, but at the moment we can’t keep up with the requests, so we really do need more people from our town to join us”.

Le samedi 30 avril dernier à une reception des deux comités de jumelage au Relecq-Kerhuon, le président du comité de Bodmin a communiqué qu’ils ont fait des tracts à distribuer aux élèves des écoles à Bodmin pour essayer de trouver des nouvelles familles pour le jumelage.

Philippe Le Guen, le président du comité de jumelage au Relecq-Kerhuon, a présenté deux projets prévus au Relecq-Kerhuon.

Il a invité les familles de Bodmin à faire des photos au Relecq-Kerhuon, et pendant leur prochaine visite à Bodmin les familles du Relecq-Kerhuon à faire des photos dans cette ville. Le but est une exposition de photos dans les deux villes.

Le deuxième projet du comité de jumelage au Relecq-Kerhuon c’est d’inviter les écoles du Relecq-Kerhuon à un concours de nouvelles. Il est aussi prévu une catégorie pour les adultes au concours.

Il semble qu’il existe différents modèles d’échanges interculturelles pour le jumelage entre villes.
Un modèle de jumelage pour l’échange d’expériences et d’idées entre les institutions, associations et municipalités et en plus aussi pour tisser des liens sur le plan personnel. Et un autre modèle de jumelage plus personnalisé et dans le but de se lier d’amitié avec des personnes et familles dans l’autre ville.

J’espère que toutes les familles jumélées qui se sont revues au Relecq-Kerhuon le week-end du 1er mai dernier ont passé un bon moment ensemble !

Et moi, j’attends avec impatience le sujet pour les nouvelles. Car, comme vous pouvez voir sur ce blog, j’aime écrire des petites histoires.


Petites histories du Maroc 6 – Thé à la menthe juste avant le coucher de soleil

Die deutsche Version dieser Geschichte findet ihr hier:

Erinnerungsbilder aus Marokko 6 – Minzetee kurz vor Sonnenuntergang )

Pendant une excursion de deux jours d’Agadir à Essaouira nous avons fait à l’aller et au retour une pause dans un restaurant au centre ville de Tamanar. (Histoires 5 et 6)

6. Images de Tanamar – Thé à la menthe juste avant le coucher de soleil

Un petit moment paisible pour moi seule à la table devant le restaurant à Tanamar. Je savoure un dernier verre de thé à la mente, avant de reprendre la route dans peu de temps.

Mes enfants s’occupent de regarder quelques chats de plus près. Un petit chaton avec un oeil enflammé suscite leur pitié. Comment ça va aller avec ce chaton plus tard, se demandent-ils.

Notre ami marocain, qui nous accompagne pendant notre voyage à Essaouira, est parti pour faire contrôler quelque chose sur la voiture.

C’est juste avant le coucher de soleil. Sur la route devant le restaurant règne une animation affairée. Des autocars touristiques sur le chemin du retour en direction d’Agadir, des voitures, des camions chargés de marchandises empilées, et entre les véhicules, des gens des environs proches en train de rentrer chez eux.

Trois filles qui ont environ le même âge que ma fille, avec des cartables sur le dos, passent devant le restaurant. Elles discutent avec animation de quelque chose. Quand elles aperçoivent mes enfants, qui sont toujours occupés à étudier les chats, elles marquent un arrêt. Les jeunes marocaines sourient et agitent leurs mains. Mes enfants agitent les mains en retour. Un bref moment de rencontre marocain-norvégien. Les enfants se regardent en riant aimablement. Ensuite les petites Marocaines continuent leur chemin.

En face de l’autre coté de la route vient un garçon à dos d’âne. Derrière lui suit un homme sur une charrette tirée par un âne. Quand ils doivent dépasser une voiture garée ils se séparent brièvement. Le garçon s’arrête et attend, jusqu’à ce que l’homme trouve un espace dans la dense circulation des automobiles, et le rejoigne. Père et fils rentrant chez eux après le travail des champs, me dis-je en les regardant.

Dans la direction opposée arrive maintenant au bord de la route un homme habillé d’une djellaba verte foncée. Il accompagne cinq petits enfants qui tous portent un cartable. Un petit garçon de trois ou quatre ans marche main dans la main avec une fillette un peu plus grande. Lui aussi porte un petit cartable sur le dos. Je suis le groupe du regard alors qu’il disparaît peu à peu de mon champ de vision. Un père qui raccompagne ses enfants à la maison, me dis-je…

Différences culturelles… Convergences…

Si quelqu’un demandait à cet homme comme à moi, ce que nous considérons comme plus important pour l’avenir de nos enfants… Ne répondrions-nous pas la même chose ?

Je pense que oui…

Petites histoires du Maroc 5 – Tajine avec chats

Die deutsche Version dieser Geschichte findet ihr hier:
Erinnerungsbilder aus Marokko 5 – Tagine mit Katzen

Pendant une excursion de deux jours d’Agadir à Essaouira nous avons fait à l’aller et au retour une pause dans un restaurant au centre ville de Tamanar. (Histoires 5 et 6)

5. Images de Tamanar – Tajine avec chats

Dans le centre ville de Tamanar nous sommes assis à une table à l’extérieur d’un restaurant en attendant notre dîner. Huit chats rôdent sous nos chaises en miaulant impatiemment. Ils attendent aussi. Mais au contraire de nous, ils ne savent pas ce qui va arriver bientôt sur la table…

Nous avons choisi un tajine au poulet, directement dans la cuisine. Pour que nous puissions décider la taille de tajine qui nous convient.

La serveuse met un petit bol avec des olives sur la table. Accompagné de pain plat marocain (khobz) fraîchement cuit, pour nous mettre en appétit pour le repas principal.

Les chats miaulent encore plus fort. Des olives et du pain, ce n’était vraiment pas ce qu’ils espéraient. Le seul chat noir de l’assemblée s’arrête et nous regarde à quelques mètres de distance. A notre surprise il ne miaule pas comme les autres. Il piaille comme un oiseau… Nous nous demandons si c’est aussi un avantage dans le monde des chats d’avoir des connaissances en langues étrangères…

Le tajine consiste en poulet avec des légumes. L’agitation augmente parmi les chats. Un grand chat roux tigré donne des coups de patte et s’adjuge ainsi un bon emplacement directement au bord de la table…

Nous ne maîtrisons malheureusement pas encore assez bien l’art marocain de ramasser de la viande et des légumes du tajine avec des morceaux de pain. Et demandons des fourchettes…

Le chat roux tigré disparaît rapide comme l’éclair avec un os que nous laissons tomber… Ainsi, peu à peu il se calme sous nos chaises. Un chat gris blanc ronge les bouts cartilagineux d’un os et abandonne le restant…

Nous sommes d’accord que notre part du tajine était très bon. Maintenant, nous attendons le thé à la menthe…

Petites histoires du Maroc 4 – Rencontre au souk d’Aït Baha

Die deutsche Version dieser Geschichte findet ihr hier:
Erinnerungsbilder aus Marokko 4 – Begegnung auf dem Souk von Aït Baha

4. Rencontre au souk d’Aït Baha


Nous sommes au souk d’Aït Baha entre Tafraoute et Agadir.

Quelque part j’entends un coq qui chante. Je pense à notre coq chez nous en Norvège. Et je veux bien voir cet exemplaire marocain.

Le coq est très joli, aux plumes multicolores. Puis-je peut-être faire une photo ? Je veux bien en prendre une de lui.

“Andi dik fi Norvège…”. J’essaie d’expliquer mon souhait en marocain…*)

« Do you speak English ? » Le propriétaire du coq s’adresse à moi en anglais.

Je maîtrise donc l’anglais effectivement beaucoup mieux que le marocain ! Très contente, je commence à parler à l’homme de mes poules en Norvège…

L’homme me regarde complètement perplexe…

Il s’avère que cet homme maîtrise l’anglais aussi bien que moi le marocain…

Un autre marocain traduit ce que je veux dire.

Le vendeur sourit.

Je peux non seulement faire des photos du beau coq aux plumes multicolores mais, de plus, le propriétaire du coq et ses voisins du souk ouvrent à la grande joie de mes enfants les cartons avec des petits poussins. Ils sont désormais immortalisés sur la pellicule de ma fille…

Au souk d’Aït Baha

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(*) Andi dik fi Norvège…” – J’ai un coq en Norvège…

Petites histoires du Maroc 3 – Images de l’apprentissage de la langue

Die deutsche Version dieser Geschichte findet ihr hier:

Erinnerungsbilder aus Marokko 3 – Bilder vom Sprachenlernen

3. Images de l’apprentissage de la langue


Je me réjouis toujours quand vient notre femme de ménage.

« Sabah el kheir », je l’ai déjà saluée le premier jour.

« Sabah el nour », elle avait répondu souriante. « Parles-tu marocain ? »

« Chwiya, chwiya ». Juste un peu.

Chaque fois qu’elle vient, nous parlons un peu ensemble pendant qu’elle fait son travail. Je range les chaises de côté, elle balaie. Nous nous rendons compte que nous avons des enfants toutes les deux. Et nous échangeons des informations sur nos enfants, dans la mesure où c’est possible vu mes connaissances restreintes de la langue. Elle rit souvent de bon coeur à mes tentatives de parler marocain. Mais avec l’aide de mon petit livre « Moroccan Arabic » et du « langage par signes » on se débrouille quand même pas mal…

En faisant des courses je l’essaie aussi. “Bghina khobz wa halib”. Je reçois du pain et du lait, et le commerçant, visiblement content, répond par une longue phrase en marocain, qu’évidemment je ne comprends pas. J’explique donc que j’essaie d’apprendre le marocain, mais que je ne sais pas encore beaucoup. Nous discutons un petit moment en anglais.

« A Agadir nous parlons encore une autre langue que le marocain», explique-t-il.

« Tamazight », dis-je.

« Tu sais parler Tamazight ? » Un collègue du premier commerçant est arrivé.

Je réponds par la seule phrase que je peux dire jusque-là : “Manik an tgit?” – Comment vas-tu ?

Ce riche vocabulaire nous fait rire joyeusement tous ensemble. Mais je veux donc bien apprendre un peu plus de Tamazight. Quand je sors de l’épicerie, j’ai enrichi mon vocabulaire de trois mots : “Iwi”, mon fils. “Illi”, ma fille. Et “Inna”, maman.

Eh bien, il faut commencer petit à petit, non ? Entre-temps je peux aussi faire un compliment lors d’un bon repas : « Immim bahra ! » Et dans un restaurant de poissons : « Mimm Islman ! »

Petit déjeuner dans notre appartement (2003)

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Explication des mots et des expressions en arabe :

sabah صباح = matin

kheir خير = bon, excellent

nour نور = lumière

sabah el kheir صباح الخير = Bonjour! (littéralement : Bon /excellent matin)

sabah el nour صباح النور = littéralement : Un matin de lumière! (Réponse sur « sabah el kheir »)

chwiya (arabe marocain) شوي = un peu

bghina (arabe marocain) بغين = nous voulons

khobz خبز = pain

wa و = et

halib حليب = lait

Petites histoires du Maroc 2 – Images du shopping


Die deutsche Version dieser Geschichte findet ihr hier:
Erinnerungsbilder aus Marokko 2 – Bilder vom Einkaufen

2. Images du shopping

Ça fait du bien de pouvoir s’asseoir. Dans un petit magasin de vêtements dans le souk de Marrakech le commerçant nous a apporté trois tabourets. Peu après son assistant vient avec du thé à la menthe. Nous sirotons du thé pendant que le commerçant nous montre des caftans et des tuniques et les étale devant nous sur le comptoir. Notre hôtesse, qui nous accompagne, traduit et explique nos souhaits en marocain.

Ma fille de dix ans dans un caftan rouge étincelant. Elle se regarde dans le miroir rayonnante de bonheur.

Le commerçant sourit et dit quelque chose en marocain. « Vous avez une jolie fille. » traduit notre hôtesse.

« Choukran ! » Le caftan lui va vraiment très bien.

« Comment elle s’appelle ? » Je dis son nom au commerçant.

Il rit aimablement. « Je trouve qu’elle devrait s’appeler Fatima. »

Nous rions ensemble. Ma fille est d’accord. Elle aimerait bien aussitôt garder le caftan, et le commerçant peut volontiers l’appeler Fatima.

Un autre verre de thé. L’assistant de commerçant est parti dans le souk, et peu après il apporte encore plus de tuniques à choisir. C’est bien agréable de faire du shopping comme ça.

A la fin nous avons choisi deux tuniques et le caftan pour ma fille. Après avoir discuté un peu sur le prix, nous sommes d’accord. Nous finissons les verres de thé, et détendus, nous continuons notre chemin.

Pourquoi il n’y a personne qui m’offre du thé et m’apporte des vêtements pour choisir à Lindex et H & M en Norvège ? Je fait moi-même le va-et-vient entre les portants de vêtements et la cabine d’essayage, à la fin je suis bien crévée et pour le prix je n’ai rien à dire. Take it or leave it…

Je vraiment hâte au prochain thé à la menthe dans le souk.