Le 1er juillet il y a une consultation citoyenne dans ma commune Le Relecq-Kerhuon où j’habite depuis 2012.
Cette consultation citoyenne concerne l’acquisition de deux parcelles littorales qui sont à la vente et c’est une occasion unique pour notre ville de préserver notre littoral.
Le 1er juillet c’est à chaque habitant de voter pour ou contre ce projet (1).
A chaque habitant ? Non, ça ne me concerne pas. Je suis Norvégienne et donc une étrangère non-communautaire de l’Union Européenne.
Je suis citoyenne du Relecq-Kerhuon depuis six ans, je paye des impôts locaux, je peux m’inscrire aux associations, je peux participer à tous les événements, je peux m’engager pour tous les projets de la ville – mais je n’ai pas de droit de vote aux élections locales et même pas le droit de voter pour le projet de l’acquisition de deux parcelles littorales.
Si on s’installe dans un autre pays, ce pays peut à juste titre s’attendre à ce qu’on apprenne bien la langue et la culture, et qu’on se renseigne sur les valeurs et sur la système politique du pays. Ce sont évidemment des conditions préalables pour bien s’intégrer.
Mais pourquoi la France me laisse participer à la vie de ma ville et au financement du budget de ma ville sans me donner le droit de m’exprimer aux élections locales ou à une consultation citoyenne ? Pourquoi la France n’accorde pas aux étrangers le droit de vote aux élections locales pour leur donner une voix et de l’influence démocratique aux décisions locales qui les concernent directement ? Pour moi c’est complètement incompréhensible.
J’ai l’impression d’être mineure et sous tutelle de mes concitoyens français qui peuvent décider l’avenir de la ville même s’ils y habitent peut-être juste depuis peu de temps.
Je constate que la France souhaite l’intégration des étrangers mais cette intégration s’arrête à la participation démocratique, on ne souhaite pas que les étrangers se mêlent de la démocratie locale.
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1) http://yohann-nedelec.blogspirit.com/archive/2018/06/03/oui-ou-non-dans-1-mois-vous-voterez-3106677.html