En octobre 2017 le comité de jumelage du Relecq-Kerhuon (Bretagne, France) – Bodmin (Cornwall, Angleterre) en coopération avec la ville du Relecq-Kerhuon a proposé un concours de nouvelles en langue anglaise pour jeunes et adultes.
Parce que le concours était proposé par l’association de jumelage, je voulais écrire une nouvelle qui faisait un lien entre Bodmin et Le Relecq-Kerhuon. Ou bien entre l’Angleterre et Le Relecq-Kerhuon car le début de la nouvelle était donné par l’association et elle commence à Londres :
„Ils étaient debout sur le quai de la gare de Victoria à Londres quand tout à coup ils virent…“. (“They were standing on the platform at Victoria railway station in London when suddenly, they saw…“.)
La longueur maximum de la nouvelle devait être deux pages. Dans le texte de la nouvelle ci-dessous j’ai ajouté une image.
Je me suis amusée à écrire la nouvelle et j’espère que ça vous fera plaisir de la lire.
La traduction de la nouvelle de l’anglais en français était un bon exercice et un défi pour moi. Surtout le passé simple n’est pas simple ;-).
Merci à mon amie Catherine pour son aide en français !
Bonne lecture !
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Les aventures de Monsieur
„Ils étaient debout sur le quai de la gare de Victoria à Londres quand tout à coup ils virent…“. Jenny lisait à haute voix le Daily Mail. Elle baissa le journal et croisa le regard de deux yeux marron qui l’observaient. « Cet article parle de vous Monsieur ! Il y a même votre photo ! » Assise sur le canapé à coté de lui, elle lui montra une image dans le journal. Monsieur lui lança un autre coup d’œil en-dessous de ses boucles blanches, avant de poser la tête sur ses genoux, en fermant les yeux. Jenny commença à lui caresser la tête pendant que la scène de la gare se déroulait dans son esprit…
Ça s’était passé sur le quai numéro16 où le départ du train pour Brighton était imminent. Jenny faisait des signes d’adieu de la main à son petit ami. Les portes étaient en train de se fermer, quand tout à coup un petit chien blanc sauta de la voiture la plus proche d’elle. A peine avait-il sauté sur le quai que la porte claqua derrière lui et le train s’ébranla.
Le chien courut directement jusqu’au banc le plus proche, leva la patte arrière pour uriner, ensuite il commença à renifler, suivant une trace sur le sol. Quand tout à coup il réalisa que le train avait disparu, il s’assit, rejeta la tête en arrière et poussa un long hurlement triste.
Les gens autour de lui se mirent à discuter : que fallait-il faire ? Quelqu’un vint avec un morceau de ficelle pour l’attacher au collier de chien, et Jenny appela le mobile de son petit ami dans le train. Elle apprit que le petit chien appartenait à une vieille dame ; très agitée de voir son chien disparaître, celle-ci avait essayé de tirer le signal d’alarme, mais heureusement d’autres passagers l’en avaient empêché. Il s’était avéré qu’elle se rendait au mariage de sa petite-fille en France. La vieille dame était en pleurs, retourner à Londres équivalait à rater le mariage. A Brighton, elle devait retrouver un ami qui voulait aller à Brest en prenant le ferry de nuit de Portsmouth à Saint Malo.
Madame Smith, la veille dame, avait été très loquace quand Jenny lui avait parlé au téléphone. Son fils était marié à une Française. Ils habitaient dans une petite ville près de Brest. C’était leur fille aînée Alice, qui se mariait ce week-end. Madame Smith avait expliqué qu’Alice et le chien avait une relation exceptionnelle, c’est pourquoi elle souhaitait vraiment que le chien l’accompagne au mariage. Le chien était un « Westie » et son nom était « Monsieur Curieux », d’après un personnage de livres pour enfants. Ce nom était l’idée d’Alice à cause de sa curiosité et parce qu’il fouinait partout. Mais normalement on l’appelait juste « Monsieur ».
Finalement Jenny proposa d’amener le chien en France, elle prendrait un long week-end de congé pour sillonner la Bretagne en voiture. Elle savait que ça lui plairait. Madame Smith avait donné le passeport du chien et de l’argent pour les frais de transport en Bretagne au conducteur du train. Jenny était allée les récupérer quand le train était revenu à la gare de Victoria.
Tôt le samedi après-midi Jenny arriva dans la petite ville du Relecq-Kerhuon près de Brest, peu de temps après que le mariage eut commencé à la mairie. Elle décida d’attendre dehors au bas des marches devant la salle de mariage. On ne l’attendait pas avant le soir. Jenny s’imaginait que Madame Smith et Alice seraient très heureuse de voir le chien à la fin de la cérémonie.
Un homme les dépassa et monta les marches quatre à quatre. Il ouvrit sans faire de bruit la porte de la salle de mariage et il se faufila vers la chaise libre la plus proche. Il avait laissé la porte entrouverte. Jenny pouvait voir les futurs mariés assis devant l’officier d’état civil.
Tout à coup le chien se mit à hurler. L’instant d’après il s’était libéré de la laisse en tirant sa tête du collier. Il fila en haut des marches et à l’intérieur de la salle.
« Monsieur ! Viens ici ! » Sans réfléchir Jenny l’avait appelé à voix haute. Toutes les personnes dans la salle tournèrent la tête. L’homme qui venait juste d’arriver, se leva de sa chaise et se dirigea vers Jenny. Le chien aboyait et geignait en essayant de sauter sur les genoux de la future mariée. Jenny voulait rentrer sous terre.
« Un instant, s’il vous plaît ! A moment please! » L’officier d’état civil s’adressait aussi bien en français qu’en anglais aux personnes présentes au mariage. « La mariée m’a dit que ce chien nommé ’Monsieur Curieux’ est le chien de sa grand-mère anglaise. Elle est très contente que le chien soit venu à son mariage, même si son arrivée a été un peu trop turbulente. Bon, il semble que Monsieur Curieux soit en effet très curieux de suivre le mariage de sa chère Alice. Maintenant, nous allons continuer la cérémonie. » L’officier sourit en se tournant vers le chien : « S’il vous plaît, Monsieur, assis ! »
Le chien regardait l’officier, et à la surprise de tous, il s’assis à coté de la future mariée où il resta calmement jusqu’à la fin du mariage.